Y a t’il de chagrin plus fort
Que celui exprimé de la solitude,
De l’abandon, de l’enfermement ?
Celui de la soumission au silence !
Ce silence, antichambre de la mort
A la porte du néant ! A l’heure
Où l’on sait encore que l’on est vivant.
Vivant dans l’obscurité, sans abri
Dans une immense forêt peuplée
De monstres de fantômes et de loups
Encore présents, comme protégés
Des peurs de notre enfance.
Les souvenirs ravivent cette plaie
Demeurée ouverte
Et son sourire d’adolescente
Déjà femme à l’infini
Qui un jour m’ouvrit ses bras
Et les livres de sa vie
Pour m’extraire de la torpeur
Dans laquelle je semblais englouti
Et, alors de découvrir
La musique, les mots, la peinture
Extraits d’une rage existentialiste
Où les peurs devenaient des défis
Et la mort un autel sacré
Qu’elle vivait comme symphonie emporte.
Son esprit vrombissait en l’insouciance
Du lendemain sans même imaginer
Pour Elle, qu’un jour
Ses tripes se vomiraient.
Je vous parle d’Elle
A l’âge de la soumission
En l’autorité fantasque des Parents
Qui au fond d’eux mêmes,
Ne peuvent ignorer
La vie secrète des adolescents
Qui se nourrissent, eux
De l'abandon du champ de leurs perversions
Afin de rétablir vérité
Et réinventer le nouveau monde
Celui qui refuse de s’absorber
Tel un parchemin entaché
Et choisit le combat salvateur
De ceux qui aiment et aident
A reconnaître et chasser ténèbres
Qui empêchent toute adversité.
Celle à l’esprit d’exister !
ELPP.[décembre 2004]